L’œil de paon ou cycloconium : une maladie de l’olivier à traiter au printemps !
Tout au long de l’année, les oliviers ont besoin d’être protégés contre certaines maladies et au printemps, l’ennemi numéro 1 c’est l’œil de paon ! Cette maladie est très présente dans les oliveraies et peut engendrer de grosses pertes de production.
Si le nom de cette maladie, l’œil de paon, semble plutôt sympathique au premier abord, il est pourtant loin de l’être ! C’est un vilain champignon qui doit son nom à la trace circulaire et brune qu’il laisse sur les feuilles infectées et rappelle l’œil des plumes de paon.
Ses spores sont véhiculées par la pluie et viennent infecter les feuilles de l’olivier. Les symptômes de la maladie de l’œil de paon sont très dangereux. Si la maladie se développe, les feuilles de l’olivier tombent au fur et à mesure, ce qui empêche la photosynthèse nécessaire pour que l’arbre produise des fruits. En effet, la photosynthèse a pour but de créer de l’énergie sous forme de glucide grâce à l’énergie lumineuse provenant du soleil, comme l’explique Futura Sciences.
Chez les plantes, la photosynthèse a lieu principalement par les feuilles. Si l’olivier est pauvre en feuilles alors la photosynthèse ne pourra pas se faire correctement et il n’aura pas suffisamment d’énergie pour produire des fruits. En infectant les feuilles de l’olivier, la maladie de l’œil de paon peut ralentir, voire anéantir des récoltes sur plusieurs années.
Pour éviter que cela se produise, il faut traiter les arbres. Pour cela il existe une seule méthode autorisée en agriculture biologique : asperger les feuilles avec de la bouillie bordelaise. La bouillie bordelaise est un traitement préventif naturel à base de cuivre. Tel un bouclier protecteur, le cuivre est un fongicide qui va repousser les champignons et empêcher la contamination. Il est autorisé en agriculture biologique car n’est pas absorbé par l’arbre.
En règle générale, dans les oliveraies, le premier traitement se fait en avril, juste après la taille et avant la tombée des premières pluies contaminatrices de printemps. Ce premier passage se fait à pleine dose, c’est-à-dire qu’on diffuse suffisamment de cuivre pour que la maladie de paon ne puisse pas se développer. Ensuite, ce sont uniquement des demi-doses de bouillie bordelaise qui sont aspergées afin de maintenir la couverture cuprique, c’est-à-dire la teneur en cuivre comme le précise Léo Coupat, producteur d’huile d’olive à la Bastide du Laval.
La cercosporiose : un autre champignon dangereux pour l’olivier
De la même famille que l’œil de paon, la cercosporiose est un champignon véhiculé par la pluie qui affecte principalement les feuilles de l’olivier. Les premiers symptômes se déclarent au début de l’automne et apparaissent jusqu’au printemps. Les feuilles infectées vont se nécroser, jaunir, puis finir par tomber. Lors de cas plus rares, cette maladie de l’olivier peut infecter les fruits. On la remarque à l’apparition de taches sur le fruit. En fonction de la maturité de l’olive, la couleur de la tâche ne va pas être la même, par exemple, sur une olive encore verte la tâche dûe aux champignons va être marron alors que si l’olive est violette, la tâche sera plutôt gris-bleu. Si cette maladie, la cercosporiose, est cumulée à l’œil de paon, cela peut engendrer une forte défoliation, c’est-à-dire une chute importante des feuilles. Cela peut avoir de lourdes conséquences sur une oliveraie et sa production d’olives avec un affaiblissement général de l’arbre qui risque d’être moins fructifère les années suivantes, selon AFIDOL.
Heureusement, ce champignon se traite de la même manière, à la même période et à la même fréquence que l’œil de paon avec la bouillie bordelaise.
La mouche de l’olivier : un ennemi à duper…
En été, l’une des plus grandes menaces pour les oliviers, c’est la mouche. Ce petit insecte ravageur vit exclusivement aux dépens de l’olive qu’il repère aussitôt que le fruit mesure entre 5 et 6 millimètres. Le cycle de la mouche dure trois semaines : pendant tout ce temps, elle pond en moyenne 300 œufs dans 300 olives différentes. Sortez les calculettes, vous vous rendrez compte que cela fait énormément de dégâts ! Une fois à l’intérieur de l’olive, la larve se développe pour atteindre le stade de mouche. Lorsqu’elle a fini sa croissance, elle perce l’olive pour se frayer un chemin vers l’extérieur. À ce moment, l’oxygène s’introduit dans l’olive ce qui provoque immédiatement l’oxydation et entraîne sa détérioration. En moins d’une semaine, elle devient toute noire puis tombe. Plus le climat est doux et humide, plus le risque d’une très forte attaque de mouches est important.
Heureusement, la mouche a un ennemi naturel : le soleil ! Au-delà de 30 degrés; elle cesse de pondre, passé 35 degrés; les œufs meurent dans l’olive et au-dessus de 40 degrés; les mouches adultes ne survivent pas. Cette faiblesse face à la chaleur réduit les risques de contamination durant les périodes les plus chaudes mais cela ne suffit pas. Pour lutter efficacement contre la mouche, il faut traiter.
En Agriculture Biologique, le traitement autorisé est un traitement 100% naturel réalisé à base d’argile et d’eau et pulvérisé sur les arbres. Ce traitement a été mis au point par des oléo logues, qui ont remarqué que les oliviers en bord de chemin, recouverts de poussière, étaient beaucoup moins attaqués par la mouche. Ils en ont déduit qu’à cause de la poussière, les mouches ne reconnaissaient pas les olives. Ils ont donc décidé d’asperger les oliviers d’un mélange d’eau et d’argile afin de leur donner une couleur bleu-grisâtre et ainsi tromper l’ennemi !
Ce traitement doit être fait au minimum quatre fois par an : le 1er juillet, le 1er août, le 1er septembre, et le 1er octobre, parfois plus ! Il n’est pas absorbé par l’olivier, c’est ce que l’on appelle un produit de contact, qui s’estompe à chaque fois qu’il pleut.
La Pyrale des troncs : une maladie mortelle
La Pyrale des troncs est un papillon extrêmement dangereux pour l’olivier. Pour se développer, la femelle pond ses œufs sur des troncs abimés, ayant subi des blessures liées à la taille par exemple. Quelques jours plus tard, les larves vont éclore, s’insérer dans le bois et grossir tout l’hiver avant de se transformer en papillon à partir de mars – avril, comme l’explique l’AFIDOL.
À l’intérieur de l’arbre, les chenilles créent des galeries qui vont profondément affaiblir l’arbre en coupant la circulation de la sève. Les branches touchées dépérissent, sèchent et peuvent tomber brutalement. Malheureusement, il n’existe à ce jour aucun traitement contre cette maladie. En revanche, quelques mesures de précautions sont nécessaires pour limiter les risques : tailler délicatement pour ne pas blesser l’arbre, butter le pied des arbres, si possible tailler relativement tôt en janvier ou février.
S’il existe encore d’autres maladies, celles-ci sont les plus fréquentes en France. La Bastide du Laval et le Mas Palat, les deux oliveraies partenaires de Cuvée Privée, utilisent uniquement les traitements autorisés en Agriculture Biologique. Dans ces deux domaines, les producteurs gardent quotidiennement l’œil sur leurs arbres qu’ils chouchoutent tout au long de l’année afin d’éviter au maximum le développement des maladies.